20 choses à savoir au sujet des Îles Solomon

1) Premièrement, c’est où ça les Îles Solomon?! C’est un archipel situé dans l’ouest de l’Océan Pacifique, au nord-est de l’Australie et à l’est de la Papouasie-Nouvelle-Guinée.

2) Elles sont nommées ainsi en l’honneur du roi de Jérusalem, par le premier Européen à y aller en 1568, un certain Álvaro de Mendaña de Neira. Y pensait que les îles sont pleines de richesses, comme le king Solomon, finalement, y a trouvé que des cannibales et des arbres.

3) La majorité de ses habitants sont Mélanésiens: ils ont la peau très foncée et ressemblent à s’y méprendre aux Africains.

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4) Quelque chose de TRÈS TRÈS weird et unique: leurs enfants ont les cheveux naturellement blonds. No shit. À l’adolescence, ils se mettent à grisonner, puis à l’âge adulte leurs cheveux deviennent juste noirs.

5) Le célèbre écrivain de voyage Paul Théroux a décrit les Solomoniens comme étant les individus les plus épeurants sur la planète entière. Et dès que je sors de l’aéroport, je me dois d’approuver: ils sont grands, costauds, noirs comme la nuit, ont des grosses cicatrices, et puisqu’ils sont tout le temps en train de mâcher de la fucken noix de betel, leurs dents sont toutes noircies et ils te fixent avec des yeux injectés de sang. Beaucoup se promènent machette à la main, même quand ils descendent en ville, et vu qu’ils se promènent constamment nu-pieds, leurs pieds sont rendus des grosses raquettes de corne épaisse grise.

6) Super bon monde, par contre. Une de mes premières interactions avec la populace locale est quand j’ai demandé à mon voisin de siège dans le minibus comment me rendre à mon hôtel. Le jeune gaillard m’a pas juste dit où débarquer, il est sorti avec moi et m’a accompagné jusqu’à la porte, malgré mes protestations. Il m’a expliqué qu’il a vécu un an au Japon pour suivre un cours de mécanique industrielle, il était tout le temps pardu là-bas et les Japonais l’aidaient alors il veut rendre la pareille.

7) Les Asiates y sont bien présents et y jouent des games géopolitiques. Les Japonais, un peu, mais surtout la Chine et Taiwan. Il y a même un quartier chinois à Honiara, surtout un ramassis d’entrepôts et quelques snack-bars. Et tous les magasins sont opérés par des Chinois, même dans les îles périfériques.

8) Les touristes, par contre? J’en ai presque pas vus en 8 jours. Les seuls blanchâtres que j’y croisais étaient des expatriés ou des bénévoles, surtout des Australiens. Sinon, juste un groupe de Russes qui s’en allaient à la pêche, assis pas loin de moi dans le traversier pour l’île de Malaita.

9) La communication y est très facile: des centaines de langues sont parlées dans l’ensemble des îles, mais la lingua franca est un étrange pidgin et un très grand nombre de gens parlent anglais comme des champions.

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D’ailleurs, es-tu capable de déchiffrer cette affiche en pidgin local?   Kambani = company, blong = from/belong, iumi = us (you + me), evriwan = évidemment, everyone. Un pidgin semblable est en usage en PNG et aux Îles Vanuatu, et ils arrivent à se comprendre.

10) Niveau religion, moults missionaires allemands (autrefois) et américains (plus récemment) on fait en sorte que même les îles les plus éloignées ont reçu le message d’amour de notre Seigneur Jésus. C’est une version pas mal différente de la nôtre, adaptée à leurs coutumes ancestrales, il y a même un Jésus mélanésien sur le mur musée national.

11) Le pays a obtenu son indépendence seulement en 1978, et à ce jour ils sont encore dans le Commonwealth. La reine d’Angleterre est leur chef d’état, ils ont aussi un gouverneur-génital et un premier ministre, comme le Canada.

12) Férus d’histoire moderne vont tendre l’oreille en entendant que leur île principale s’appelle Guadalcanal. C’est en effet là que de sanglantes batailles entre les Marines et les Japonais ont eu lieu en 1942. Un monument à la mémoire des Américains qui y ont perdu la vie est dressé au sommet d’une colline proche du parlement.

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Le monument commémoratif américain

13) Cette histoire militaire récente combinée au fait que presque aucun touriste s’y rend fait des Îles Solomon UNE DES PLACES LES PLUSSE COOL AU MONDE. Où c’est que tu peux te balader dans la forêt et tomber sur une carcasse de transport de troupes blindé, toute carbonisée et tachée de la graisse du pauvre type qui y a brûlé vivant?! Ou alors nager quelques brasses, et grimper dans une épave de bateau de patrouille japonais laissé tel quel à rouiller dans l’océan?! Et ça c’est juste à 30 minutes de la capitale, et y a aucune clôture, aucun guichet, aucun groupe de touristes! Pour les gens avec du budget, tu peux aussi faire de la plongée sous-marine parmi les épaves, ou aller sur des îles lointaines et difficiles d’accès pour checker des avions de chasse japonais écrapoutis dans le bois et entourés de lianes. Malade!

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J’avais pas emporté ma caméra ce jour-là, alors j’ai pris la liberté de jacker une photo de TripAdvisor. On le voit pas super clairement, mais c’est bel et bien une épave de bateau de patrouille qui est là depuis 1942, tu peux aller dedans et voir les pièces de moteur et tout, rouillées au coton et couvertes de corail, avec des poissons multicolores qui y ont établi leur maison.

14) Quelles sont les autres choses à crisser dans cet endroit? Y a pas de célèbre site touristique incontournable, ni de superbes plages emménagées pour le tourisme, ni de backpacker scene. Tu te promènes, et tu absorbes l’ambiance de cet étrange pays qui a à peu près rien en commun avec d’où tu viens. Tu peux aussi aller au bureau d’information touristique en face du musée national, et checker les options. Y a des chutes d’eau, des cavernes, des courts treks, j’ai opté pour un homestay dans un village situé sur un bloc de corail dans un lagon au large de l’île de Malaita, à trois heures de traversier de Honiara. Pour environ 50$ par jour, ils me logeaient, me nourrissaient et me prêtaient un de leurs canots pour que j’aille me promener dans les mangroves ou faire de la plongée. Pure joie.

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Spéléologie, Solomon-style. Et oui, ce qu’elle tient est bel et bien une batterie de char avec une lampe attachée après.

15) Les gens de ce village font des colliers en coquillages à la journée longue, et les vendent aux rares touristes ou alors aux gens des villages environnants, qui les donnent en cadeau de mariage. Je leur ai demandé si ils pouvaient me montrer comment faire, et j’en ai fait un, que je porte encore à ce jour. C’est du travail en esti.

16) Comme beaucoup de pays sous-développés, les villes sont loin d’être le joyau du pays. Honiara ressemble à un port éloigné bin plus qu’à une capitale nationale, et Auki (“ville” sur l’île de Malaita) a juste quatre ou cinq rues poussiéreuses entourées par la jungle épaisse. Les villages ou la forêt sont des endroits bien plus plaisants.

17) Niveau sécurité? Vigilance est de mise. Mes chums australiens pensaient que j’étais un craqué mental pour aller là-bas, vu que ça fait juste quelques années que leurs Casques Bleus s’y sont rendus pour pacifier le pays aux prises avec une sanglante guerre civile. Cela est bien terminé, mais c’est quand même un pays pauvre qui est moitié Wild West et moitié époque paléolithique alors les rues sont pas très safe le soir venu. J’ai eu zéro problème.

18) Leur bière nationale est la SolBrew, abréviée SB et vendue surtout en cannes. Habitue-toi à la boire chaude. Fans de substances narcotiques douces peuvent également goûter à la noix de betel, qui goûte le yâbe, rend ta bave rouge foncée, et a un effet légèrement stimulant. Il y a aussi des petites cigarettes bizarres roulées dans du papier à lettres, vendues à chaque coin de rue à l’unité.

19) Sur les îles périphériques ou au marché de Honiara (vas-y tôt) tu peux manger du poisson ou des fruits de mer frais, sinon, les Solomons c’est vraiment pas une destination pour gastronomes à moins d’aimer le poulet frit froid qui dort sous une lampe dans des snack-bars chinois miteux.

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C’est pas d’la truite ça…

20) Considérations logistiques: les citoyens canadiens reçoivent un visa à l’arrivée, et plusieurs lignes aériennes se rendent à Honiara à partir de Brisbane, Nadi ou Port Vila, entre autres. L’aéroport est pas loin de la ville et y a juste une route, alors tu peux sauter dans n’importe quel minibus ou si tu veux vraiment faire comme les locaux, dans le derrière d’un camion à benne avec 50 autres bonhommes qui vont te regarder avec curiosité.

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