1- Le Nicaragua est situé en Amérique Centrale, avec accès au Pacifique et à la Mer des Caraïbes/Golfe du Mexique. Ses voisins sont le Honduras au nord et le Costa Rica au sud.
2- Commençons par les mauvaises nouvelles. Bien que j’y aie passé un merveilleux trois semaines au début 2018, peu après ça a viré en marde, avec des émeutes et conflits politiques qui sont toujours pas réglés à ce jour. Attendez avant d’y aller.
3- Et tant qu’à faire, mentionons l’histoire tragique et tumultueuse que ce beau petit pays a eu la malchance de vivre. Massacres d’indigènes par les Espagnols, décolonisation instable et conflits avec le Mexique et autres territoires central-américains, invasions des USA, tremblements de terre, et récemment, le conflit entre Contras et Sandinistes, qui fait encore des remous à ce jour. Mautadine.
4- En général, on a affaire à un pays assez pauvre, le 2e plus bas PIB par capita de toute l’Amérique, mais heureusement loin de la totale pénurie qu’on a à Haïti. Me promenant dans le pays, la situation était pas mal moins pire que ce que j’envisageais, quoique bien sûr c’est pas très riche.
5- Granada fut fondée en 1524, 10 ans avant que Jacques Cartier se pointe au Québec et 80 ans avant que les Français commencent à bâtir quoi que ce soit en Amérique, quand même. La ville a plein de vieux buildings coloniaux et quelques intéressantes expositions d’art, mais est un peu trop touristique et décevante après avoir passé un peu de temps dans le Nicaragua en dehors de la gringo track.
6- Parlant de la gringo track, à San Juan del Sur j’avais l’impression d’être dans une colonie québécoise! J’entendais plus de “Tabarnak!” et de “Heille check ço!” que d’espagnol ou d’anglais dans la rue principale de cette petite ville de plage.
7- Une des choses qui pousse les gens vers San Juan del Sur est le pub crawl hebdomadaire nommé le Sunday Fun Day, organisé par 5 ou 6 bars et party hostels du coin. Je suis rendu un peu vieux pour ce genre de choses, et le jury a pas rendu son verdict au sujet de si ça vaut la peine de payer le 30 piasses qui inclut rien à part un t-shirt, quelques shooters et le transport en pick-up vers les bars plus éloignés, mais c’était une bien belle brosse avec du beau monde. Si vous êtes un peu cheap, vous pouvez juste vous attacher au party qui déborde inévitablement dans la rue, ou faire la fête un des six autres jours de la semaine, c’est pas comme si SJDS dort à poings fermés le reste du temps.
8- La côte Pacifique sud est un bel endroit pour le surf, mais faut aller un peu au sud ou un peu au nord de SJDS, genre à Popoyo. Moi je surfe pas alors j’en sais pas plus à ce sujet.
9- Ometepe est à mon avis le joyau du pays, et en a pour tous les goûts. C’est une île en forme de 8, avec deux volcans (éteints) qui font une belle grimpée. Il y a aussi quelques auberges dans la forêt pour ceux qui aiment faire la fête parmi les maringouins et mal dormir, moi j’ai opté pour une place plus tranquille, il y a des options pour tous les budgets.
10- Quoi manger au Nicaragua? Les spécialités locales sont le gallo pinto (du riz et des fèves noires), le quesillo (du fromage genre Ficello enrobé d’un petit tortilla et de crême sûre), et le vigoron (du yuca pilé, de la salade de choux et des oreilles de crisse). Les petits snack-bars locaux servent des assiettes simples de viande, riz, fèves noires et salade de choux, nutritif, pas cher et avec peu de saveur, mais tu peux ajouter une ou plusieurs sauces piquantes.
11- Et boire? Y a deux sortes de bière, mon père (avec qui j’ai fait la moitié de mon périple) préfère la Víctoria par-dessus la Toña, moi je trouve que les deux sont plutôt pareilles, de la lager qui se clanche bien un après-midi quand il fait chaud (ce qui veut dire tout l’temps). Leur rhum principal est le Flor de Caña, qui se boit très bien seul ou avec du jus.
12- Les Nicaragüenses sont plutôt multiethniques, avec des gens qui ont surtout du sang espagnol et d’autres qui sont plus indigènes et bruns, et aussi une population noire sur la côte est. La gent féminine te jettera pas sur le cul, mais il y a plusieurs jolis spécimens ici et là, surtout là où les gens plus aisés se tiennent, et elles bougent bien leurs attributs dès que quelqu’un met de la musique, ce sont des Latinas après tout.
13- Ils sont en général très amicaux et réceptifs, surtout en dehors de la gringo trail. Une connaissance de l’espagnol est presque 100% nécessaire. Mon espagnol est intermédiaire et imparfait alors je pourrais pas vraiment parler des particularités de leur dialecte, je sais juste que les gens parlaient en général assez clairement et lentement, surtout quand ils s’adressaient à moi.
14- La capitale, Managua, a pas la meilleure réputation. Presque tous les voyageurs y passent même pas, et prennent un taxi de l’aréoport straight à leur destination, soit Granada, León ou la côte ouest. Moi je dis fuck ça, j’irai pas dans un pays sans aller voir la ville où 25% de ses gens habitent. [Note: Au début de la période instable en avril 2018, le tourisme se déroulait comme d’hab dans le reste du pays mais Managua était la place où les gens protestaient. Ça c’est une bonne raison pour l’éviter, mais ça s’appliquait pas dans mon cas] Et bien que en dehors du Malecón, cette charmante section piétonnière sur les rives du lac, la ville est un peu drabe et congestionnée, j’y ai passé plusieurs jours plaisants.
15- D’ailleurs, autant élaborer et faire une petite liste des choses que j’ai fait à Managua, que ce soit planifié ou par hasard: aller au cirque, faire du go-kart (j’ai gagné, et donc ils ont mis le nom que j’ai entré dans leur ordinateur, El Borracho Quebequense, sur leur gros écran), assister à des matches de boxe, manger du Quiznos dans leur gros centre d’achat, aller dans un bar hard rock, et dans un gros nightclub en forme de pyramide où je devais repousser les avances des jolies Nicas avec leurs grosses fesses, parce que j’ai une copine qui m’attendait en Chine et que je suis un bon garçon. Faque les idiots qui disent que “Y a rien à faire à Managua” ont complètement tort et devraient se la farmer, on parle d’une ville de 1-2 millions, simonaque.
16- Une des choses dont je m’ennuie le plus du Nicaragua est l’abondance de petits bars de quartier, très simples, avec juste quelques tables, de la bière très froide vendue au litro et de la grosse musique. J’y ai passé beaucoup de temps.
17- La côte est, qui donne sur la Mer des Caraïbes, est très différente du reste du pays, dûe à son isolation et son histoire distincte. La majorité du monde qui y habitent sont des Noirs qui parlent anglais, bin, un anglais pas toujours facile à comprendre qui ressemble à ce qui est parlé en Jamaïque ou en Guyane ou dans les Antilles. Tu peux t’y rendre en avion, ou si t’as le temps et aimes voyager à la dure, y aller par voie terrestre. Ça implique un autobus de Managua à El Rama (7 heures), y passer la nuit, puis un speedboat jusqu’à Bluefields (2 heures). Prépare-toi à te faire mouiller un peu.
18- Les Nicaragüenses en général aiment beaucoup le baseball, mais cette passion est encore plus forte dans l’est. Je suis allé jouer un peu avec une équipe pee-wee, ce qui a bien plu les gamins et les colosses qui les coachaient. J’ai aussi remarqué que comme dans tous les endroits qui se disent “bilingue”, un des groupes parle les deux langues, l’autre parle juste la sienne. Les petits Noirs parlent anglais et espagnol, souvent dans la même phrase, mais les petits Bruns parlent pas un mot d’anglais, même si ils sont la minorité dans cette région reculée.
19- Un peu plus à l’est se situe une autre attraction touristique, les Corn Islands. Ambiance très relaxe typiquement Caraïbes, plages, plongée, homard pour déjeuner, hôtels de touristes basse- et moyenne-gamme qui côtoient des shacks en paille avec des gens nu-pieds, tout le tralala. Beaucoup disent que Little Corn est meilleure que Big Corn, et est plus “relaxe”, moi je suis juste allé sur la grosse et j’avais de la misère à imaginer comment quiconque pourrait trouver cette île endormie comme étant trop frénétique à leur goût. Et surtout, après avoir pogné le mal de mer lors du traversier en provenance de Bluefields, j’avais pas trop le goût de m’aventurer en mer de nouveau. J’ai ensuite pris un des trois avions quotidiens vers Managua.
20- En gros je donne au Nicaragua un gros 9/10, j’ai vraiment d’excellents souvenirs de ce beau petit pays et ça me désole qu’il soit si instable. Les passeports canadiens s’y rendent sans visa, et les vols sont plutôt faciles. J’y retournerais, pour checker la partie nord que j’ai manquée, pour revisiter certains autres endroits et passer des après-midis dans ses bars de quartiers à boire des litres de Toña, manger des oreilles de crisse et regarder les gens passer.